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mon carnet de route

Bamako

Par BALLAKÉ SISSOKO - Publié en octobre 2015
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Son album Musique de nuit, composé avec son vieux complice, le violoncelliste français Vincent Segal, vient de sortir. Le célèbre joueur de kora malien nous délivre les clés de sa précieuse ville natale.

Le club Radio Libre.
C’est le premier club reggae de la ville, ouvert par le célèbre chanteur ivoirien Tiken Jah Fakoly, très engagé dans la promotion de la musique en Afrique. La population y est plus jeune qu’à La Tonnelle. Et son climat festif vaut le détour !

Lafiabougou.
C’est mon quartier préféré, celui où j’ai mes habitudes depuis la fin des années 1970 – quand la ville n’était pas encore saturée de monde. Il m’aide à ne pas oublier d’où je viens. Des constructions anciennes y côtoient des immeubles modernes, l’ambiance est sympathique, simple, pas touristique du tout. Seul petit bémol : quand je viens visiter mes vieux copains, on s’installe dehors, devant leurs maisons, et là, tout le monde me sollicite !

La Tonnelle.
Comme tous les clubs maliens, celui-ci a été ouvert assez récemment, et ne peut recevoir plus d’une vingtaine de personnes. Ce genre d’endroit est parfait pour passer de bonnes soirées, dans une atmosphère paisible. Les comités restreints, c’est toujours plus agréable, surtout quand on est un jeune musicien : cela permet de surmonter ses peurs. Avec un petit cachet et des pourboires qui peuvent être généreux, c’est le lieu idéal pour faire ses débuts. J’y vais aussi pour voir ma femme, qui s’y produit régulièrement.

Ségou.
La pollution dans la capitale peut parfois être pénible à supporter. Si j’ai envie de respirer, je prends le volant et je conduis jusqu’à Ségou, située dans la quatrième région administrative du Mali, à 240 kilomètres de Bamako. Elle est baignée par le Niger, il n’y a pas de collines et l’air est frais. J’y loue souvent une villa pour le week-end, en famille ou entre amis. Lorsque je voyage pour mon plaisir, je ne descends surtout pas à l’hôtel, j’en fréquente beaucoup trop en tournée !

L’île Djataland.
On la surnomme « l’île de Salif », car c’est le grand chanteur Salif Keïta qui est à l’origine de l’engouement autour de cette destination très prisée des Bamakois. C’est un lieu paradisiaque, niché au cœur du fleuve Niger à Kalaban Coro, à une heure du centre-ville. J’aimerais enregistrer des morceaux là-bas. Il y a une piscine, des concerts souvent d’excellente qualité, de belles infrastructures… mais la nature est restée très préservée. Ce que j’apprécie tout particulièrement, c’est le fait que l’on puisse uniquement s’y rendre en bateau.

Le Bla Bla Bar.
Je suis né et j’ai grandi à Bamako. Même en tournée, dès que j’ai quelques jours, j’y rentre pour retrouver mes proches. Le Bla Bla Bar, dans le quartier Hippodrome, est un de nos points de rencontre : l’accueil est chaleureux, la nourriture est cuisinée exclusivement à base de produits naturels, les grillades sont excellentes et les vins très bons… Je connais le propriétaire depuis longtemps, on est de la même génération, du même coin, nous jouions ensemble au foot quand nous étions enfants…

Le bar-restaurant Le Relais.
J’ai découvert cette adresse sur la route de Koulikoro un jour où j’étais en panne de connexion Internet et, depuis, j’y vais régulièrement. C’est assez cher, donc il n’y a jamais trop de monde. Dès le matin, je m’installe dans son salon climatisé, j’y prends mes petits-déjeuners, j’y fixe mes rendez-vous professionnels. Parfois, j’y dîne avec des amis.