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C'est comment ?

Bons élèves

Par Emmanuelle Pontié - Publié en octobre 2020
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Il y a sept mois, au début de la crise du Covid-19, les projections les plus sinistres sur l’avenir du continent africain pullulaient. Dans la presse affolée, chez les épidémiologistes chagrins, dans les discours pessimistes de l’OMS. Pourtant, si le virus fait des ravages en Amérique, en Europe et en Inde, il semble épargner relativement l’Afrique. Dernières données fin septembre de l’OMS : 1,4 million de cas et 35 000 décès… Mieux, dans les pays les plus touchés, comme l’Algérie, le Nigeria, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Ghana ou le Sénégal, les infections ont diminué ces deux derniers mois et continuent de chuter régulièrement.

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Personne n’a vraiment d’explication. Certains continuent à évoquer le climat chaud et humide. D’autres, peut-être plus dans le vrai, rappellent la courbe inversée du continent par rapport aux autres et la formidable jeunesse de la population. Localement, on soutient aussi, certainement à juste titre, que les pays étant surentraînés face aux maladies infectieuses, avec les Ebola et autres fléaux récurrents, ils ont finalement su assez vite endiguer la pandémie et ont montré que les systèmes de santé, contre toute attente, ont bien  fonctionné. On parle enfin d’immunités croisées chez des citoyens plus exposés aux infections diverses, et probablement mieux  protégés.

En tous les cas, les faits sont là : à ce jour, et malgré des statistiques certainement pas complètement fiables, l’Afrique a remarquablement résisté. Ce qui, à l’échelle mondiale et dans le contexte actuel, est une prouesse incroyable ! En revanche, et ça c’est moins gai, la récession économique globale n’épargne pas le continent, très dépendant des investissements extérieurs et des échanges internationaux. La fermeture des frontières ou le tracas des tests et autres confinements imposés aux voyageurs, dans les deux sens, du nord au sud, ont déjà pesé lourd sur l’économie. Idem pour les échanges commerciaux et les approvisionnements en tous genres. Et ça, c’est rude. Pour un continent qui semble être moins « contaminant » que les autres. Desserrer l’étau serait une bonne chose. Et déjà, laisser entrer les Africains qui le souhaitent en Europe ou ailleurs. Car ce n’est pas encore le cas pour tous les pays. Alors, libérons un peu l’Afrique, plutôt bonne élève en matière de résistance devant cette pandémie planétaire ?