Aller au contenu principal

Études, emploi… La jeunesse a de l’élan !

Par François.BAMBOU - Publié en août 2018
Share

Lancé en 2016, le Plan triennal qui lui est dédié, doté de 102 milliards de francs CFA, devrait concerner 1,5 million de bénéficiaires, et aider à leur insertion socioprofessionnelle.

Ce 8 mai 2018, Éric Kom Tchuinteu, un jeune de Bertoua, la capitale régionale de l’Est, est plutôt fier. Il reçoit des mains du ministre de la Jeunesse, Mounouna Foutsou, un don d’équipement pour lancer son projet d’élevage de poulets de chair. Dans cette seule région, ce sont quelque 220 millions de francs CFA en matériel de production divers qui ont été distribués aux jeunes dans le cadre du Plan triennal spécial jeunes.

Ce projet lancé en février 2016 par le chef de l’État et doté d’un financement de 102 milliards de francs CFA devrait concerner 1,5 million de jeunes avec trois composantes : le réarmement moral et civique des jeunes, leur insertion socioprofessionnelle ainsi que la construction/réhabilitation et l’équipement des Centres multifonctionnels de promotion des jeunes (CMPJ) à travers le pays.

Le top départ d’une vaste opération

Pour le ministre Mounouna Foutsou, « cette cérémonie n’est que le top départ d’une vaste opération, car les financements de ce jour concernent uniquement les guichets du Fonds national d’insertion des jeunes (FONIJ) du ministère de la Jeunesse. Les bénéficiaires restants ont été référés à d’autres guichets de financement logés dans les départements ministériels partenaires ».

Pour cette première phase, 2 150 jeunes vont bénéficier de dons de l’État à hauteur de 3,317 milliards de francs CFA afin de financer leurs projets dans les domaines de l’économie numérique (832 projets pour un montant de plus de 411 millions), l’agriculture (771 projets pour un coût de plus de 1,6 milliard), l’industrie et l’artisanat (544 projets pour un montant de 1,276 milliard) et l’innovation, où trois projets ont été sélectionnés pour un peu plus de 20 millions de francs CFA. Ces 2 150 projets de la première phase vont générer environ 22 000 emplois directs. « Bientôt, nous nous rendrons dans d’autres régions pour la même cause. Vous aurez remarqué que j’insiste sur l’expression “première cuvée” !

C’est pour dire que les autres projets dont les business plans sont en consolidation au Fonds national d’insertion des jeunes seront soumis aux comités de crédits au fur et à mesure. À cela, il faut ajouter l’inscription de plus de 535 650 jeunes à la plateforme de l’Observatoire national de la jeunesse au 31 mars 2018, dont 1 774 issus de la diaspora. Par ailleurs, les statistiques de l’Observatoire font état de plus de 5 000 jeunes référencés à diverses structures d’accompagnement pour leur financement », explique le ministre Mounouna Foutsou. À la manœuvre pour la matérialisation de cette opération, l’Observatoire national de la jeunesse a pour mission d’organiser la rencontre entre les demandes des jeunes en matière de formation civique, d’insertion sociale et de promotion économique et les offres proposées par les programmes gouvernementaux et non-gouvernementaux. L’instrument financier de l’opération étant le Fonds national d’insertion des jeunes, qui a vocation à créer une synergie d’actions avec des programmes et structures dédiés à l’emploi. « À cet effet, il constitue le bras financier de l’ensemble du dispositif d’appui à l’insertion socioéconomique des jeunes qu’il devra contribuer à professionnaliser afin d’accroître son impact sur la réduction du chômage.

Il a pour mission de promouvoir l’intégration des jeunes dans les circuits de production par le biais du financement de leurs projets productifs et de la subvention des organisations qui les préparent et les accompagnent à l’auto emploi et à l’entrepreneuriat », explique un des responsables du programme.

La cible du FONIJ est principalement constituée de jeunes non scolarisés ou déscolarisés, diplômés ou non, porteurs de projets productifs valorisant les innovations, en individuel ou en groupe, âgés de 15 à 35 ans (36,6 % de la population, selon les résultats du dernier recensement). Comme l’explique Mounouna Foutsou, la montée en régime du plan d’urgence ne remet pas en cause les programmes déjà en cours au bénéfice de la jeunesse. Le Programme d’appui à la jeunesse rurale et urbaine (PAJER-U) / PIFMAS, le Programme d’aide au retour et à l’insertion des jeunes de la diaspora (PARI-JEDI), le Programme national de volontariat (PNV), le Fonds national d’insertion des jeunes (FONIJ), le Programme d’éducation populaire, civique et d’intégration nationale (PEPCIN) ou encore l’Agence du service civique continuent à être implémentés.

« Il s’agit, dans le cadre du PTS Jeunes, de les renforcer et de les mettre en cohérence. Ce renforcement signifie élargir leurs possibilités d’intervention en les dotant de plus de ressources pour atteindre davantage de jeunes et pouvoir mieux les mobiliser, les orienter, les installer et les accompagner. Leur mise en cohérence se traduit également par leur spécialisation sur des activités précises de manière à les rendre complémentaires et ainsi, plus pertinents et plus efficaces », explique le ministre Mounouna Foutsou.

Pour un retour réussi

Pour les jeunes Camerounais vivant à étranger et qui souhaitent prendre part au développement socioéconomique du pays par un retour réussi, le gouvernement a mis en place le Projet d’aide au retour et à l’insertion des jeunes de la diaspora (PARI-JEDI). Selon un responsable du ministère de la Jeunesse, l’insertion des jeunes de la diaspora dans le cadre de ce programme constitue un ensemble d’éléments qui doivent favoriser la participation des jeunes Camerounais de l’extérieur au développement du pays, tout en leur garantissant des possibilités réelles d’emploi salarié ou d’auto-emploi au Cameroun et en préservant leur enracinement culturel, conformément aux orientations des États généraux de l’éducation. « Dans le cadre du PARI-JEDI, le retour des jeunes de la diaspora est considéré comme le processus par lequel les jeunes Camerounais résidents à l’extérieur entreprennent de revenir au Cameroun de façon physique ou tout simplement de façon virtuelle. Le retour physique concerne ceux des jeunes qui désirent effectivement, après un séjour à l’extérieur, rentrer dans leur pays, soit pour s’insérer à travers des emplois salariés, soit pour créer des unités de production ou pour investir par la création des entreprises de production des biens et services », explique ce cadre.