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Ils ont réussi à l’étranger

Par François.BAMBOU - Publié en novembre 2017
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« Doués, travailleurs, conquérants… » Les superlatifs ne manquent pas pour la plupart des Camerounais de la diaspora. Et dont l’expérience peut être précieuse de retour au pays.

Ernest Simo est peut-être la figure la plus réputée de la diaspora camerounaise. Titulaire d’un doctorat en génie électrique à l’université de Birmingham et d’une maîtrise en télécommunication par satellite, il occupe un poste d’astronaute à la NASA, la célèbre agence spatiale américaine. Ses inventions ne se comptent plus et il figure dans le top 50 des scientifiques les plus distingués de la planète. Il incarne à côté de bien d’autres noms, la figure même du Camerounais de l’étranger : batailleur, avec une véritable ambition de réussir. Selon les chiffres actualisés du ministère des Relations extérieures, près de cinq millions de citoyens vivent en dehors des frontières nationales, dont près 700 000 en Amérique du Nord, 30 000 au Gabon, 16 000 en Guinée équatoriale comme en Belgique, et un peu plus de 20 000 en Allemagne. En Europe comme en Amérique, ils essaient de se hisser au sommet, chacun dans son métier, à l’image de Tony Smith dont la firme Limitless marche sur les plates-bandes de Samsung, de Richard Bona, icône mondiale parmi les joueurs de basse, Axel Ngonga Ngomo, chercheur en web sémantique, David Mola, industriel du photovoltaïque en Allemagne, ou encore Richard Nouni, patron de CFAO Technologie à Paris.
 
Des compétences précieuses
Plusieurs fois, le président Biya a tendu la main à la diaspora pour lui demander de mieux s’impliquer dans le développement du pays. Comme ce 24 juillet 2009 à Paris, devant la communauté camerounaise de France : « Je voudrais que vous sachiez que je suis informé du caractère industrieux de vos communautés, et pour beaucoup, du haut degré de compétence dont vous faites preuve. Vous faites ainsi honneur au Cameroun, et je tiens à vous en exprimer toute mon appréciation. Mais, il va sans dire que mon vif souhait est de vous voir un jour mettre le savoir et le savoir-faire que vous avez pu acquérir au prix de tant d’efforts personnels, et pour certains, grâce à l’assistance de l’État, que vous mettiez ces talents au profit du développement du Cameroun ». Pour beaucoup de Camerounais de la diaspora, l’envie de revenir jouer un rôle dans l’émergence de leur patrie est omniprésente. Jean Biangue Tinda, ingénieur, auteur d’un annuaire électronique des compétences de la diaspora camerounaise, avoue : « J’ai eu la chance de recevoir une bourse de l’État camerounais. Je l’ai certes reçue suite à mes performances scolaires, mais sans cette bourse, je n’aurais sûrement jamais eu l’une des formations les plus réputées en électrotechnique dans une université allemande. J’ai toujours eu en moi ce besoin de rendre ce que j’ai reçu. C’est une dette morale envers les miens. Il faut que les Camerounais comprennent que leurs fils et filles qui sont hors du pays aimeraient tous participer à la construction nationale », expliquait-il à l’occasion d’un forum de la diaspora, organisé à Yaoundé.
Cet électrotechnicien souhaite que le pays organise un retour massif des cadres dotés de compétences qui vivent à l’étranger : « si nous réussissons à faire revenir nos cadres expérimentés ou ceux qui veulent faire des affaires dans leur pays d’origine et avoir les pieds dans les deux mondes, nos chances de réussir pour une longue durée est plus élevée. Et nous pourrons espérer émerger. Ceux qui ont de l’expérience de travail dans la diaspora représentent de nos jours les plus grands atouts du Cameroun, si on les mettait dans des conditions productives », indiquait M. Biangue Tinda à l’issue du 4e forum Davoc (Draw A Vision of Cameroon), le forum mondial des compétences de la diaspora camerounaise.
En juin dernier, le gouvernement a organisé le Fodias, le premier forum sur le thème « Le Cameroun et sa diaspora : agir ensemble pour le développement de la nation ». Une initiative très appréciée par les Camerounais de l’étranger, qui ont fait le déplacement en masse pour participer aux travaux.