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Investir l’urbain

Par zlimam, sqdsqdsq - Publié en octobre 2020
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C’est le récit habituel, celui de mégacités surpeuplées, dangereuses, dépassées sur le plan des infrastructures, des besoins sociaux. On égraine les chiffres de ces monstres urbains : Lagos (20 millions d’habitants), Le Caire (10 millions), Kinshasa (11 millions), Casablanca (7 millions), Abidjan (5 millions). On a la sensation que cela n’est pas vraiment contrôlable, que ces villes, et les autres aussi, peuvent s’étendre ainsi à l’infini, dans un chaos à peine maîtrisé… L’Afrique s’urbanise vite, la croissance démographique accentue ce phénomène et, avec la pression, les villages et les petits bourgs deviennent eux-mêmes des villes. Le paysage change littéralement mois après mois. L’urbanisation devient un aspect clé du développement. Pour émerger véritablement, il faudra investir dans les infrastructures, les transports, la connectivité, la circulation. Il faudra reverdir aussi, lutter contre la destruction de l’environnement et des littoraux. Installer la ville au cœur des politiques publiques à moyen terme. D’autant que ces cités sont aussi de formidables creusets de modernité et de changement. C’est là que s’invente la culture africaine de ce siècle. C’est là que se créent les métissages si nécessaires. C’est là, plus qu’ailleurs, que les démunis ont une chance d’accéder à l’école, à la formation. Et de sortir de la précarité. C’est là que les femmes se libèrent en partie du carcan patriarcal et des préjugés. Qu’elles gagnent en autonomie. Une citadine aura davantage accès à l’éducation, à la santé, au travail salarié qu’une femme isolée dans le monde rural. L’urbanisation accélérée contribue à une diminution rapide de la fécondité et à ralentir la croissance démographique. C’est déjà le cas au Maghreb.