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L’Afrique n’est pas (encore) surpeuplée

Par Cédric Gouverneur - Publié en octobre 2020
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L’Afrique devrait compter plus de 2 milliards d’habitants en 2050. Mais s’il est vrai que certains pays ploient sous le poids démographique (Égypte : 100 millions d’habitants sur une surface utile égale à la superficie du Togo…), l’Afrique n’est pas (encore) surpeuplée : sa densité moyenne n’est que de 43 habitants au kilomètre carré, contre 108 en Europe. Et l’espace est vaste. Pourtant, il y a déjà urgence. Ainsi, le Niger, 24 millions d’habitants, connaît le plus fort taux de fécondité du globe : jusqu’à 8,4 enfants par femme dans certaines régions. À ce rythme, ce pays pourrait compter 80 millions d’habitants en 2050 ! Les courbes pourraient pourtant s’atténuer. Les campagnes de sensibilisation font évoluer les mentalités, l’idée qu’une famille peu nombreuse soit un gage de prospérité fait son chemin. Et si la natalité chute, l’Afrique pourrait bénéficier du fameux « dividende démographique ». Explication : une population de jeunes actifs avec peu d’enfants et de personnes âgées à charge a davantage d’argent pour consommer, investir et épargner. Ce dividende démographique fut l’un des ingrédients du miracle chinois. Alors, passons le message : contrôle des naissances !

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Il y'a quelques temps, dans le monde d’avant, un ami subsaharien nous avait résumé de manière frappante la perspective historique : « Nous aurions pu être comme les Indiens d’Amérique, balayés par la puissance de l’Occident, réduits à des réserves sur notre propre territoire. Mais nous avons survécu, et nous sommes bien vivants. » Oui, l’Afrique a survécu, elle s’est émancipée, elle passe les tempêtes, résiliente. On lui prédit régulièrement le chaos, la crise, l’effondrement. Depuis les années 1960, l’afropessimisme est une valeur sûre…

Publié en octobre 2020

Une parenthèse tragique et non un point de départ : c’est ainsi qu’il faut percevoir les traumatismes de la traite puis du colonialisme. Nonobstant la colonie du Cap (1652) et une poignée de comptoirs, l’Afrique ne fut colonisée que moins d’un siècle, du partage de Berlin (1885) aux indépendances. Un siècle de spoliations qui ne saurait oblitérer des millénaires de complexité, malgré les discours ineptes sur l’homme africain « sans Histoire » (pour ne citer que Hegel…). Chacun connaît Lucy, hominidé de 3,4 millions d’années mis au jour en 1974 en Éthiopie, ou son aîné Toumaï, de 7 millions d’années, découvert au Tchad.

Publié en octobre 2020

L’AFRIQUE est riche en ressources, et en énergie… et en talents. Son sous-sol est un trésor et son sol aussi. Elle dispose encore de 50 % des réserves mondiales de terres non cultivées ! L’Afrique est riche, mais ses citoyens sont pauvres. Elle est riche, mais encore dépendante d’un système hérité largement du modèle colonial et de son intégration dans l’économiemonde. Elle exporte ce qu’elle ne consomme pas. Et elle importe ce qu’elle consomme – pour schématiser.

Publié en octobre 2020