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Le défi de la terre, l’agroécologie

Par Cédric Gouverneur - Publié en octobre 2020
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La perspective est glaçante : selon l’Agence française de développement (AFD), « face à son essor démographique et au défi de la sécurité alimentaire, le continent doit tripler sa production agricole à l’horizon 2050 ». Mais des solutions existent : face à l’épuisement des sols, au coût des intrants et au réchauffement climatique, un nombre croissant d’agriculteurs africains se tournent vers l’agroécologie. Ou, plus exactement, retournent à l’agroécologie : en Afrique, il y avait toujours des arbres dans les champs. La monoculture est un apport du colonialisme et de ses plantations exportatrices. Dès les années 1980, au Burkina Faso, Thomas Sankara planchait sur l’agroécologie et lançait l’idée d’une muraille verte entre Dakar et Djibouti afin de freiner la désertification. Amorcée en 2005, la muraille verte, imaginée comme une « ligne Maginot écolo » (selon l’expression de l’agronome français Marc Dufumier), a depuis pris la forme discontinue d’une myriade d’initiatives de différentes communautés villageoises… et fait l’objet de coups de com’ étatiques (tels ces 4 milliards d’arbres plantés en six mois, en 2019, en Éthiopie, via la mobilisation de toute la population !). La bonne nouvelle, c’est que ça semble fonctionner : là où l’on reboise, la pluviométrie revient.