Pour elles
Ce n’est pas un sujet festif. Je sais. Et c’est fait exprès. C’est aussi un thème que l’on aborde ici parfois autour du 8 mars, consacré Journée internationale des droits des femmes depuis 1911. Mais plus récemment, le 25 novembre a été déclaré Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Et en ces temps de Covid-19, où les confinements successifs ont fait exploser ces agressions à travers le monde, et notamment à domicile, il est bon de rappeler, justement entre deux agapes de fin d’année et lorsque les vœux sont à l’honneur, qu’un nombre toujours incroyable de femmes souffrent au quotidien.
Le 25 novembre dernier, quelques chiffres effroyables ont été communiqués. Une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles à un moment de sa vie. 71 % des victimes de la traite des êtres humains sont des femmes et des filles, et les trois quarts d’entre elles sont exploitées sexuellement. Seulement 52 % des femmes mariées ou en union prennent librement leurs propres décisions concernant les relations sexuelles, l’utilisation de contraceptifs ou les soins de santé. Et la liste est longue, surtout quand on y ajoute les statistiques sur les violences morales.

Parmi ces tristes réalités, seules les mutilations génitales féminines (pratiquées dans une trentaine de pays, dont la moitié se trouve en Afrique de l’Ouest) ont régressé de 25 % entre 2000 et 2018. Il n’empêche, selon l’ONU, 4 millions de filles étaient encore menacées cette année. Un chiffre énorme. Certes, l’ensemble de ces violences sont réparties de façon disparate du nord au sud du globe. Certes, il y a sûrement de (petites) avancées ici ou là, dans tel ou tel domaine. Mais pas toujours. Si l’on prend par exemple le cas de la France, nous écrivions ici il y a quelques années, qu’en 2016, 123 femmes étaient mortes sous les coups de leur conjoint. Eh bien, en 2019, leur nombre est monté à 146… Sans commentaire.
C’est malheureusement bien utile que le 25 novembre rappelle que les femmes continuent à être violentées. Au XXIe siècle. Sans que leur calvaire ne soit en passe de diminuer clairement, drastiquement. Et quelles que soient les cultures et les législations de par le monde. Souhaitons donc ardemment en ce début 2021 que leur condition s’améliore. Il y a vraiment urgence.
Dans la même rubrique
L’Afrique de l’Ouest le sait depuis longtemps : c’est Abidjan qui donne le ton ! Depuis les années Houphouët et l’embellie économique, le wax et les tailleurs « jolie madame » made in CI traversent les frontières, l’attiéké et les allocos s’invitent dans les assiettes de Bamako, Lomé, Dakar, voire jusqu’en Afrique centrale.
Elle a une histoire. Elle n’est pas née de rien. Elle est un peu comme l’enfant de GrandBassam, un ensemble de villages où vivaient des communautés attiées et ébriées, un emplacement choisi par la puissance coloniale pour y installer ses quartiers généraux politiques et commerciaux. Les traces sont là, elles sont rares, car Abidjan est en mouvement permanent. Elle mute le long de cette incroyable lagune qui fait son identité si particulière. Le président Houphouët-Boigny voulait construire une cité capable de rivaliser avec les autres grandes cités du monde. Le Plateau, ancien « quartier blanc », « quartier des maîtres », deviendra vite l’épicentre de cette ambition.
Début décembre, Time, le grand hebdomadaire américain, s’est posé la question : 2020 a-t-elle été la pire année de l’histoire ? Évidemment, le tropisme du débat est propre à cette nation de « conquérants optimistes »... Et oui, il y a nettement pire dans l’histoire du monde, des guerres (à l’échelle de la planète), des épidémies dévastatrices (la fameuse peste noire du Moyen Âge, par exemple), des famines, des astéroïdes si l’on remonte à la nuit des temps… Mais pour tous les êtres humains vivant aujourd’hui, le choc 2020 est stupéfiant. Unique. Au-delà de notre expérience. Beaucoup d’entre nous sommes des enfants de l’après-guerre justement, du baby-boom (années 1950-1960), les héritiers des indépendances aussi, d’autres sont des kids de la génération Z (celle des enfants du numérique), tous acteurs et spectateurs d’un formidable accroissement des richesses et d’un recul sans précédent de la pauvreté dans l’histoire de l’humanité.