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Tous pour tous : prioriser la lutte contre la grande pauvreté

Par zlimam, sqdsqdsq - Publié en octobre 2020
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Lisez bien ce chiffre. Aujourd’hui, malgré l’émergence et les beaux discours sur les nouvelles classes moyennes, près de 40 % d’Africains, soit plus de 400 millions de personnes, vivent au-dessous du seuil de l’extrême pauvreté, fixé à 1,90 dollar par jour (1,70 euro) selon les critères internationaux. Des progrès ont été réalisés, mais bien en deçà de la performance des pays asiatiques. Selon la Banque mondiale : « L’extrême pauvreté devient un problème essentiellement africain. » Qui se voit lorsque l’on s’éloigne des centres. Au-delà des causes structurelles (crises, enclavement, gouvernance…) de ce fléau, l’Afrique est un continent fortement inégalitaire. La croissance est là, les richesses s’accumulent, mais les inégalités sont criantes. La croissance récente a profité à ceux qui « avaient déjà » : les capitales, les villes côtières, les élites déjà formées. Lesquelles intègrent sans trop de difficultés ces béances dans la société. Le rapport de l’Afrique à la pauvreté, à sa pauvreté paraît véritablement féodal… Redistribution, protection sociale, inclusivité, soutien aux plus fragiles doivent redevenir des urgences, des éléments constitutifs de la modernité. L’aide internationale, le soutien aléatoire des G7 et autres G20 ne sont pas négligeables, mais l’effort doit avant tout venir de l’intérieur. « Il est temps que les Africains prennent leur destin en main, retrouvent confiance en eux et refusent d’être considérés comme la dernière frontière obscure de l’humanité. Qui mieux que nous savons ce dont nous avons besoin ? » écrit l’économiste Felwine Sarr.

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Il y'a quelques temps, dans le monde d’avant, un ami subsaharien nous avait résumé de manière frappante la perspective historique : « Nous aurions pu être comme les Indiens d’Amérique, balayés par la puissance de l’Occident, réduits à des réserves sur notre propre territoire. Mais nous avons survécu, et nous sommes bien vivants. » Oui, l’Afrique a survécu, elle s’est émancipée, elle passe les tempêtes, résiliente. On lui prédit régulièrement le chaos, la crise, l’effondrement. Depuis les années 1960, l’afropessimisme est une valeur sûre…

Publié en octobre 2020

Une parenthèse tragique et non un point de départ : c’est ainsi qu’il faut percevoir les traumatismes de la traite puis du colonialisme. Nonobstant la colonie du Cap (1652) et une poignée de comptoirs, l’Afrique ne fut colonisée que moins d’un siècle, du partage de Berlin (1885) aux indépendances. Un siècle de spoliations qui ne saurait oblitérer des millénaires de complexité, malgré les discours ineptes sur l’homme africain « sans Histoire » (pour ne citer que Hegel…). Chacun connaît Lucy, hominidé de 3,4 millions d’années mis au jour en 1974 en Éthiopie, ou son aîné Toumaï, de 7 millions d’années, découvert au Tchad.

Publié en octobre 2020

L’AFRIQUE est riche en ressources, et en énergie… et en talents. Son sous-sol est un trésor et son sol aussi. Elle dispose encore de 50 % des réserves mondiales de terres non cultivées ! L’Afrique est riche, mais ses citoyens sont pauvres. Elle est riche, mais encore dépendante d’un système hérité largement du modèle colonial et de son intégration dans l’économiemonde. Elle exporte ce qu’elle ne consomme pas. Et elle importe ce qu’elle consomme – pour schématiser.

Publié en octobre 2020