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Afro-Rock

Bafang
Let's groove tonight !

Par Sophie Rosemont - Publié en décembre 2020
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FRANCK BLANQUIN - DR - FRANCK BLANQUIN

Sous influence makossa, ce duo de choc français impose ses rythmiques funky et ses riffs électriques.

Irrésistible !​​​​​​​

Frères de sang et frères de scène… C’est sous le nom du village de l’Ouest camerounais dont sont originaires leurs grands-parents paternels qu’Enguerran et Lancelot Harre se sont officiellement lancés dans la musique. Si le premier assure majoritairement les percussions et la batterie et que l’on connaît le second pour son jeu de guitare, ces deux Français élevés à Caen sont néanmoins multi-instrumentistes : « Nous sommes frères et jouons ensemble depuis de très nombreuses années, expliquent-ils. Bafang, c’est nous, et rien d’autre. Nous avons les mêmes aptitudes instrumentales, et sûrement beaucoup de similitudes dans nos personnalités respectives. » Ce qui s’entend dans l’énergie décuplée de morceaux comme « Mounaye » et « Ngo Mee », ou dans des performances live lors des Rencontres trans musicales de Rennes ou de Beauregard, qui ont fait parler d’elles.

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Les frères Enguerran et Lancelot Harre veulent rendre hommage à la musique de leurs ancêtres.

Baptisé Elektrik Makossa, le premier album du duo a pour ambition de « vouloir créer un pont imaginaire entre le rock occidental que l’on connaît bien et la musique africaine, à laquelle nous avons voulu rendre hommage, commentent les deux frères. D’une part, nous souhaitions faire découvrir notre rock un peu abrasif à une population qui n’y est pas particulièrement familière. Et d’autre part, il s’agissait de faire découvrir l’ambiancement camerounais aux Occidentaux ». Dont acte avec des chansons hybrides qui convoquent punk, funk et disco avec un enthousiasme contagieux, quelque part entre Chic, Manu Dibango, le groupe Royal Blood et Tinariwen, avec une petite touche afrobeat non négligeable. De quoi rendre fiers les ancêtres d’Enguerran et de Lancelot, notamment par les langues choisies : « Nous chantons essentiellement en bamiléké, avec de temps à autre des petites pointes d’ewondo, de douala ou de haoussa. Et les rythmes sont directement influencés par le makossa. »