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Dans les secrets des grands

Par Emmanuelle Pontié - Publié en janvier 2021
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Elle est née d’une grande famille gabonaise. Et sa carrière publique s’étend sur trois décennies. Laure Olga Gondjout a surtout été la puissante secrétaire particulière du président Omar Bongo durant près de vingt-cinq ans. Incontournable porte d’entrée pour accéder au « Patron », protectrice, elle publie aujourd’hui un livre de souvenirs passionnants et choisis. À déguster sans modération.

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Instants de vie : Omar Bongo, les miens et le monde, Laure Olga Gondjout, avec Djeynab Hane-Diallo, éditions Tabala, 20 €.DR

Elle est la fille cadette du premier président de l’Assemblée nationale du Gabon et passe une enfance où fami

lle et religion sont érigées en valeurs premières. Élève brillante, mais assez dissipée, elle se souvient de ses frasques au collège Immaculée Conception de Libreville, puis de ses années d’études supérieures en lettres modernes en Espagne, où elle séquestre l’ambassadeur du Gabon avec un groupe d’étudiants car il ne voulait pas leur donner leurs bourses… Après un premier emploi en 1978 à la Banque africaine de développement, à Abidjan, elle rejoint Libreville et le Palais du bord de mer en 1984 comme conseillère aux affaires africaines et internationales, avant d’être affectée trois ans plus tard au secrétariat général du Conseil des ministres. C’est en 1989 que le président Omar Bongo la choisit, à sa grande surprise, comme secrétaire particulière. Elle endosse le job. Il lui accorde toute sa confiance. Elle passera près de vingt-cinq ans à ce poste central, côtoyant chefs d’État, émissaires, businessmen internationaux, témoin des tractations et intrigues africaines ou internationales les plus secrètes, et au plus haut niveau. Dans son ouvrage, rédigé sous la forme de questions-réponses avec la journaliste Djeynab Hane-Diallo, on croise Dominique de Villepin, Albert Bourgi, Alpha Condé, Alassane Ouattara, Nelson Mandela, Yahya Jammeh, Yasser Arafat… Et tous ceux qui ont fait le voyage à Libreville, à l’époque où les conseils ou le soutien d’OBO étaient incontournables. Le 12 janvier 2019, elle a quitté son poste de médiatrice de la République.Installée à Abidjan, sa « deuxième patrie », Laure déclare se mettre en réserve de la République. Mais, comme elle l’écrit en gras quelque part dans ses mémoires, « On ne dit pas tout ! »…

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