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La laïcité, pour vivre ensemble

Par zlimam, sqdsqdsq - Publié en octobre 2020
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C’est une idée qui reste révolutionnaire, et tellement utile, nécessaire ! L’État ne doit pas avoir de religion. Le concept est présent dans de nombreuses constitutions du continent avec des périmètres d’application assez flous. En Tunisie, le texte fondamental « garantit la liberté de conscience et de croyance », tout en affirmant que l’islam est religion d’État, mais que la nature « civile » de l’État est garantie… Au Bénin, le texte fondamental invoque la laïcité mais le président doit prêter serment devant Dieu et les « mânes des ancêtres ». Au Sénégal, l’État est laïc, mais les confréries pèsent d’un poids particulièrement lourd sur la vie publique. Les complexités sont nombreuses, entretenues. Mais le principe devrait être simple. Chacun est libre de croire, de pratiquer, mais les pouvoirs publics doivent agir pour l’intérêt de tous. Dans une Afrique où les territoires ne sont pas forcément religieusement homogènes, où les minorités sont présentes, l’État doit être « au-dessus ». La laïcité n’est pas un concept absolu, il ne s’agit pas de « devenir la France », de pratiquer une lecture révolutionnaire du concept, mais de garantir la neutralité de l’État. Le développement du continent ne pourra pas se faire sans une véritable clarification des domaines du temporel et du spirituel. Une clarification qui permettrait aussi de couper court aux multiples effets du clientélisme politique. L’État n’a pas de religion, n’appartient à aucune « région », à aucune « ethnie », à aucune culture particulière. L’État, c’est nous tous !

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Il y'a quelques temps, dans le monde d’avant, un ami subsaharien nous avait résumé de manière frappante la perspective historique : « Nous aurions pu être comme les Indiens d’Amérique, balayés par la puissance de l’Occident, réduits à des réserves sur notre propre territoire. Mais nous avons survécu, et nous sommes bien vivants. » Oui, l’Afrique a survécu, elle s’est émancipée, elle passe les tempêtes, résiliente. On lui prédit régulièrement le chaos, la crise, l’effondrement. Depuis les années 1960, l’afropessimisme est une valeur sûre…

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Une parenthèse tragique et non un point de départ : c’est ainsi qu’il faut percevoir les traumatismes de la traite puis du colonialisme. Nonobstant la colonie du Cap (1652) et une poignée de comptoirs, l’Afrique ne fut colonisée que moins d’un siècle, du partage de Berlin (1885) aux indépendances. Un siècle de spoliations qui ne saurait oblitérer des millénaires de complexité, malgré les discours ineptes sur l’homme africain « sans Histoire » (pour ne citer que Hegel…). Chacun connaît Lucy, hominidé de 3,4 millions d’années mis au jour en 1974 en Éthiopie, ou son aîné Toumaï, de 7 millions d’années, découvert au Tchad.

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